S’il y a bien une chose que permet l’impression 3D, c’est l’élaboration de pièces uniques. Cette unicité peut passer par plusieurs leviers : les couleurs, matières, dimensions … Il s’agit donc d’un outil particulièrement intéressant pour l’industrie du textile. Le rêve d’un sur mesure à moindre coût est aujourd’hui possible grâce à cette nouvelle technologie. Et il y a un domaine d’activité particulièrement friand de ce type d’innovation : le secteur de la lingerie.

Depuis quelques années, on peut constater que de nombreuses start-up fabriquent des sous-vêtements en 3D. Pourquoi un tel développement ? Ces start-up partent d’un insight bien précis qui est celui selon lequel 75% des femmes ne portent pas de sous-vêtements adaptés à leurs tailles ou ont des difficultés à en trouver un. Ainsi, les leaders du marché ne parviennent pas à répondre à ce besoin de personnalisation du milieu de la lingerie par manque de technologies adaptées. Le positionnement de ces start ups est donc celui d’apporter un conseil personnalisé et une création unique. Comment ? Grâce au scanning. Ici encore, plusieurs options s’offrent au consommateur. Il peut avoir accès à un scanning complet du corps appelé le “body scanning”. Ce concept, largement plus développé dans le monde anglo-saxon permet de paramétrer ses mensurations et accessoires via une interface digitale présente près du scanner. D’autres start up comme JoyFit, propose un scanning via le téléchargement d’une application mobile.

De gauche à droite : le body scanning en PLV et l'application mobile de JoyFit
De gauche à droite : le body scanning en PLV et l’application mobile de JoyFit

Attention ! La personnalisation des mensurations n’est pas un critère unique de réussite d’un projet. Le start up JoyFit n’est jamais parvenu à une levée de fond suffisante pour la réussite du projet. Ses créateurs ont dû faire face à plusieurs soucis, la réalisation technique du scanning par application mobile (qualité médiocre comparée aux scannings professionnels) et la sécurité des données, à qui appartiennent les photos ?

Il faut également comprendre que les sous-vêtements appartiennent au domaine de l’esthétique. L’objectif est donc de se servir de l’impression 3D pour créer des pièces sur mesures mais également originales et esthétiques. L’entreprise Trusst Lingerie l’a bien compris. En ciblant les femmes à forte poitrines ayant bien souvent du mal à trouver des sous-vêtements adaptés, la start up décide de créer des pièces au positionnement haute couture et adaptées à chaque morphologie.  Mesh Lingerie est également sur un positionnement haut de gamme mais assure également confort et maintient. La créatrice néerlandaise Lidewij van Twillert a pour but de transformer chaque femme en muse en lui assurant une pièce sur mesure et belle visuellement. La marque Continuum a imprimé un bikini en utilisant du Nylon 12. Le maillot de bain est donc appelé N12. Le Nylon est imperméable et plus agréable à porter une fois humidifié. Sa particularité ? Il est intégralement imprimé en 3D et sans assemblage. Aucune couture ou assemblage n’est nécessaire. Cette forme d’impression représente les possibilités pour le futur de l’impression 3D dans le domaine du prêt à porter.

Le soutien-gorge de la marque Mesh (top page : le bikini N12 de Continuum Fashion)

Le soutien-gorge de la marque Mesh (top page : le bikini N12 de Continuum Fashion)

 

Différentes techniques d’impression sont utilisées pour fabriquer ce type de pièces. Notamment la technologie du frittage de poudre, puisque les matériaux utilisés sont majoritairement des polyamides. La forme matricielle utilisée pour la réalisation des pièces de lingeries procurant cet effet de “dentelle”  est générée via un algorithme. Ainsi, la personnalisation peut être faite automatiquement et aucun ne maillage ne ressemble à un autre.

De nombreuses évolutions sont encore à prévoir et des projets actuellement en Recherche et Développement au niveau de la démocratisation de l’impression 3D dans le domaine du textile et du prêt à porter.