Makers et DIY

Le mouvement des Makers et du Do It Yoursel (DIY)

Les acteurs de l’impression 3D

Dernier principe : Makers (de « Make » c’est à dire « Faire » en français) est le nom donné à un mouvement de personnes se réappropriant les technologies de fabrication grâce aux imprimantes 3d. L’expression est née de la bouche de Neil Gershenfield, professeur au MIT et initiateur du mouvement Makers, selon qui « après être devenu auteur de son expression, l’homme peut devenir auteur de sa technologie ». Toute la philosophie de la culture Makers est résumée dans cette phrase. L’impression 3d permet la réappropriation des technologies de fabrication alors qu’elles ont été détenues pendant toute la seconde révolution industrielle par les détenteurs de machines-outils, c’est à dire l’industrie. Le mouvement Makers est donc intrinsèquement lié à la tendance plus générale du Do It Yourself (DIY ou « faire soi-même » en français) qui acte la volonté actuelle des individus de ne plus être des consommateurs passifs mais de devenir des acteurs de leur consommation et production.

L’état d’esprit « Makers » est une façon de vivre qui prône l’open-source, le logiciel libre, l’ouverture des technologies à tous les particuliers, en opposition à la logique propriétaire des grands constructeurs d’imprimantes 3D. Il n’est pas sûr aujourd’hui que l’esprit communautaire l’emporte sur les logiques financières, tant les enjeux économiques du secteur sont de plus en plus importants. Voir par exemple le chapitre « Marchés » de notre guide, dont les études montrent la croissance exponentielle du marché des matériels et services associés à l’impression 3D avec des croissances de l’ordre de 30% depuis 2010.

Toujours est-il que le mouvement communautaire des Makers et du Do It Yourself a donné naissance à de belles initiatives, qui permettent aujourd’hui de créer de l’innovation, et de l’émulation intellectuelle et technique. Nous pensons par exemple aux créateurs de RepRap l’imprimante 3D à monter en kit, efficace et bon marché. Nous pensons aussi à tous les youtube ou Napster de l’impression 3D (par exemple le français Sketchfab) qui apparaissent aujourd’hui sur le web, et dont l’objectif avoué est de mettre en ligne gratuitement des fichiers 3D d’objets (appelés « Physibles ») afin de provoquer le même séisme dans l’industrie de l’objet que celui qui a ébranlé l’industrie du disque dans les années 2000.  Nous pensons aussi aux Fab labs, ces ateliers de fabrication numérique intégrant l’impression 3D, et qui sont autant de lieux de rassemblement de bricoleurs du dimanche et Géo Trouvetout géniaux qui inventent et prototypent de nouveaux objets et produits, pour eux-même ou la communauté. Dans la même ligne que les fab labs, les rassemblements évènementiels sous formes de hackathon (ou hackatons) et de challenges d’innovation, donnent la possibilité à cette communauté de s’auto-stimuler et d’échanger leurs dernières trouvailles dans un temps raccourci de quelques heures. Les auteurs de ce guide sont par exemple les initiateurs du Makers Innovation Challenge qui a lieu en octobre chaque année depuis 3 ans, et qui se développe sous forme de licence en Europe.

Quels sont les autres principes ? La fabrication additive et le fichier 3D.